Mai 2018, Encore plus d'horizons !

Alors que le doux mois de Mai se termine, c'est de Montevideo, en Uruguay, que nous écrivons ce nouvel article. Nous sommes arrivés il y a quelques jours à peine aux alentours de la capitale uruguayenne et nous prenons conscience que tout est allé très très vite ces derniers temps... De nos dernières pérégrinations en Patagonie à l'embarquement de notre Toyota à travers l'Atlantique en direction de l'Europe, à peine 3 semaines... Pourtant ces 3 semaines semblent avoir duré 3 mois tellement elles ont été riches ! Tellement riches que nous en aurions bien pris une tranche de plus !

Un retour à El Chaltén les pieds dans l'eau et l'automne bien installé !
Un mois de Mai bien coloré en Patagonie Argentine
Chorillo del Salto, parfaite escapade un jour de pluie quand les sommets sont dans les nuages
 
Le beau mois de mai a commencé pour nous à El Chaltén, en Patagonie Argentine, ce petit coin de paradis au pied du Fitz Roy. Nous nous étions promis d'y revenir après avoir rejoint un bout du monde, le temps de faire une pause montagne avant de définitivement remonter vers le nord et plus particulièrement Santiago. Le réveil bloqué tous les jours à 4 heures du matin, nous nous réveillons dans la nuit noire, le ciel chargé d'étoiles. Nous quittons les plumes de notre duvet pour celles de notre doudoune car les températures commencent à bien piquer. Le thé chaud est une nécessité pour se réchauffer un peu avant que nos muscles prennent le relais. Les lampes frontales en place, toujours chargées maintenant, nous n'avons plus qu'à nous lancer sur l'un des nombreux chemins qui quittent El Chaltén pour les vallées enchantées qui l'entourent. Quand nous pensons que nous sommes revenus pour plus d'une semaine, que nous avons passé 20 jours au total et que nous n'avons pas fait la moitié de ce que nous aurions aimé faire là... 

Le temps est au beau fixe sur le Cerro Torre, nous n'avons aucun regret de nous être levés tôt !
Bouts de glace étincelante sur la Laguna Torre
Juste magnifique face à ce géant connu comme l'un des sommets les plus difficiles à atteindre

Face au Fitz Roy ou face au Cerro Torre, nous sommes à chaque fois face à un panorama magnifique alors que le soleil se lève et inonde le paysage gelé de ses douces couleurs. L'un derrière sa caméra pour parfaire ses réglages et ne pas en rater une, l'autre sirotant son thé sucré au Dulce de Leche à grignoter des biscuits, nous voici une nouvelle fois seulement tous les deux à savourer ce que nous offre à vivre la Patagonie. Dans un calme absolu où nous entendons seulement les glaciers craquer, nous sommes un peu désorientés. Sommes-nous vraiment en Patagonie ? Quand nous pensons à certains jours mais surtout à certaines nuits où nous avions été battus par le vent, au point que nous ne voulions pas sortir de notre lit car la nuit avait été quelque peu... remuante ! Nous nous sentons tellement bien que nous aimerions bien y revenir pour passer un peu plus que 20 jours... Une saison ? Une année ? L'idée ne fait pas que nous effleurer mais malheureusement, il est l'heure de prendre la route...

Nouveau jour, nouveau lever de soleil, cette fois sur le Fitz Roy
Effet miroir dans la Laguna Sucia
Et pour notre dernier matin à El Chaltén, carton plein avec le lever de soleil sur le Fitz Roy ET le Cerro Torre !

Nous avons alors une grosse semaine pour rejoindre le sud de Santiago où nous aurons grand plaisir à retrouver Felix et sa famille, chez qui nous nous étions arrêtés quelques jours en février, avant de gagner des terres plus australes. De savoir que nous allons bien prendre le temps de les retrouver avant que tout s'enchaîne rapidement vers notre départ d'Amérique du Sud nous fait déjà du bien et nous savourons déjà d'entendre son grand rire retentir ! 

Un dernier regard vers El Chaltén, nous reviendrons c'est sûr !

Les kilomètres dans la pampa argentine s'enchaînent tandis que le soleil rasant teinte les nuages et offre au paysage du relief. Le vent se déchaîne, Alex lutte avec le volant pour garder le cap sur une route sans détour. Seuls les guanacos nous font freiner un peu, en particulier celui qui était en train d'agoniser les fesses en l'air, accroché sur le barbelé ! Après en avoir vu des centaines bien morts et bien secs, en trouver un vivant nous a fait nous arrêter de suite ! Se débattant un peu au départ en nous voyant nous approcher, il a fini par faire le mort, complètement immobile ou complètement épuisé. Mais nous n'étions pas dupes et il avait envie de vivre celui-là à voir comment il a détalé quand nous avons coupé l'unique fil barbelé qui le maintenait dans cette mauvaise position. Et nous avons continué notre route très fiers d'avoir sauvé un guanaco !
 
Au loin, les silhouettes des guanacos qui ont raison de rester à bonne distance des clôtures

Au fur et à mesure que nous remontons dans les latitudes, le vent disparait alors que les arbres deviennent de plus en plus grands. Les paysages changent et l'homme devient un peu plus présent. Après l'austère Patagonie et nos longs moments de contemplation, place maintenant à la célébration de notre retour des terres australes. Naturellement, nous nous sommes offerts tous les deux un bout de viande argentin. Bife de Lomo ou Bife de Chorizo, la viande argentine est de loin la meilleure viande que nous ayons mangé dans notre vie, une viande qui fond comme du beurre dans la bouche, ça n'a pas d'égal ! 

1 kilo de viande patagonne à deux, il fallait bien ça !

En tout cas, il était temps de changer notre régime de soupes lyophilisées et de pain car le temps des retrouvailles et des réjouissances allait commencer à Santiago ! Autant dire que nous avons sûrement dû laisser au Chili un bout de notre foie mais surtout un bout de notre cœur dans ces grands moments de partage et d'amitié ! C'est une évidence que nous reviendrons. Pour une saison ? Une année ? Nous verrons bien quand nous serons enfin installés dans notre nouvelle base-vie, au Canada. Celle de qui nous pourrons nous éloigner un temps pour toujours mieux y revenir !  

Sur notre chemin vers Santiago, certains détours valent le coup ! 
Avec Leslia et Felix, notre famille chilienne ! Nous nous éloignons quelques temps du Chili pour mieux y revenir !

Une fois à Santiago, alors qu'Alexandre est en train de réviser ses manips de corde, rafraichissant son diplôme de cordiste international, moi je joue les fées du logis une dernière fois dans nos quelques mètres carrés avant que Pépère soit embarqué une nouvelle fois sur l'Océan Atlantique. Et oui, tout s'accélère maintenant que nous arrivons fin mai, exactement 4 ans après quitté la France pour commencer un nouveau temps de vie sur les continents américains, en commençant notre périple au Canada... 

Mais avant un retour en France, entrainement évacuation à Santiago !
Une bonne salle de formation !
   
Tandis que nos sacs à dos qui vont voyager avec nous par voie aérienne se remplissent, notre Toyota se vide et s'organise différemment afin de laisser un minimum de choses dans la voiture pour son voyage sur l'océan. Cette fois-ci, c'est en Ro-Ro qu'il embarque et non en conteneur. Alors autant prendre avec nous les choses de valeur ! Avec 23 kilos chacun, nous avons de quoi remplir nos sacs bien qu'au fil des années, nous nous sommes bien allégés. Nous ne comptons plus les trous dans nos caleçons, chaussettes, culottes et tee-shirts mais ces manques de textile ne nous font quand même pas gagner grand poids ! Nous nous rendons juste compte que nous avons donné, jeté des choses non indispensables et que finalement, nous n'avons plus beaucoup de choses car nous n'avons plus besoin de grand chose ! 

Juste comblés !

Malgré tout, la tente verrouillée vient garder précieusement ce que nous ne pouvons pas prendre dans l'avion et que nous tenons à retrouver lorsque nous irons récupérer Pépère à son arrivée à Anvers, en Belgique, un mois environ après son départ de Montevideo. Alexandre valide sa formation et nous n'avons même pas le temps de fêter ça. Nous avons alors un peu plus de 2 jours pour traverser les Andes jusqu'à la côte Atlantique, en traversant les Andes puis les immenses plaines argentines avant de rejoindre Montevideo, à plus de 1800 kilomètres. Un dernier coup d’œil sur l'Aconcagua que nous apercevons de loin et nous mettrons le cap vers l'est à une allure qui n'est pas la notre pour traverser l'Argentine. Mais quand il faut, il faut ! 

Jusqu'au dernier moment, nous profitons de notre compagnon !

Pépère est maintenant au port tandis que j'écris ces dernières lignes. Il n'aura pas fallu 30 minutes pour que soient réalisées les dernières formalités. Le fait d'être séparés de notre compagnon de voyage nous laisse un peu vides, bien que nous sachons que nous allons le retrouver très bientôt. Nous ne retournerons pas tout de suite non plus en Amérique du Sud et nous avons un peu l'impression que ces derniers jours ont été trop vite mais le voyage continue, ça c'est évident ! 

Les Galopères. 

Dernière photo de ce côté-ci de l'Atlantique, en espérant être de retour avant la fin de l'année !

1 commentaire:

  1. Snif... je suis triste pour vous... mais vous avez encore de trèèèès belles aventures en perspective! A très vite chez nous!
    Bat.

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