Mars 2018, Emotions australes sur la route de la Patagonie

Le chemin vers la Patagonie est encore long mais nous apprécions de prendre notre temps sur les routes chiliennes qui nous mènent d’un volcan à un autre. Des volcans de l’Araucanie à ceux de la région dite des lacs, l’été bat son plein pour nous alors que nous suivons la Cordillère en direction du sud. Ce n'est pas compliqué pour s'orienter ici tant que nous pouvons voir les Andes sur notre gauche ! Pas besoin de boussole ou de savoir où se trouve la Croix du Sud !

En passant par Pucón, une nuit au pied du volcan Villarica nous a fait le plus grand bien !
Les cascades au pied du volcan Puyehue sont un havre de fraîcheur
Sur les bords du lac Puyehue, nous prenons nos aises !

Plus de photos dans notre album 

Nous choisissons de continuer vers des latitudes plus méridionales du côté chilien de la Cordillère, nous évitant ainsi le souci du transport de produits frais que nous devrions laisser à la frontière. Avec la perspective de notre retour avant mi-mai à Santiago de Chile, nous nous gardons ainsi la surprise du côté argentin pour notre remontée vers la capitale chilienne. Les dates sont tombées, Alexandre pourra refaire sa formation internationale IRATA à Santiago et ainsi certifié de nouveau, ce sera un peu d’avance prise quant aux démarches que nous allons devoir faire pour demander la Résidence Permanente au Canada. 

Sur les flancs du volcan Osorno, la vue est spectaculaire du côté du Cerro Tronador et de l'Argentine !
Le volcan Osorno, 2652 mètres, un cône bien glacé !
Le Chili ne manque pas d'eau dans le sud !

Un pied au Chili, un pied en France et bientôt les deux pieds au Canada, notre retour se prépare tout en savourant tout ce que nous vivons ici, en Amérique du Sud. Le matériel, plus terre à terre que nous, nous rappelle de vivre le moment présent avec casses et pannes dont nous nous passerions bien mais qui ont toujours fait partie de notre tranche de vie sur la route. Un objectif qui tombe et casse et le temps des photos s’arrête quelques jours… Des vis du collecteur d’échappement qui, de leurs 30 ans d'âge et pas mal d'oxydation, se rompent. Le turbo est abimé dans la manipulation sous une pluie battante, la petite tige métallique plie (tige de régulation du wastegate ?), le turbo siffle et nous le faisons partir illico en révision dans la capitale pour être sûrs de ne engendrer plus de dommages... Le temps sur la route s’arrête à son tour, le temps de remettre en état notre compagnon de voyage qui, lui-aussi, fatigue un peu du chemin parcouru ensemble. 

Au pied du volcan Osorno, le lac de Todos los Santos reçoit les premiers rayons de soleil
Arès une bonne journée à crapahuter, c'est l'heure de la soupe de choclos sur la rive du lac !
Après une infernale nuit de pluie battante, le volcan Osorno est tout simplement magnifique !

Découvrez notre album 

Ces temps de pannes et d’attentes sont finalement, comme toujours, des moments que nous apprécions, favorisant retrouvailles et rencontres. En attendant le retour de l’objectif envoyé en réparation, Valérie et Étienne ont donné un bon coup de pédale et nous partageons une soirée sur les bords bien humides du lac de Puyehue. Puis, nous rencontrons Elsa et Quentin, petit couple de français qui viennent juste d’aménager une ambulance chilienne pour voyager avec à travers l’Amérique du Sud pendant un an. Nous parcourons un bout de chemin tous les 4, nous suivant de près, du volcan Osorno à l’île de Chiloé. Le souci du collecteur d’échappement puis du turbo, c’est quand nous sommes avec eux que ça nous arrive. Leur présence à nos côtés tandis que nous réglons le problème du collecteur est réconfortante et ils prendront finalement la route vers le sud alors que nous sommes proches de la solution. 

Un petit bout de chemin partagé avant la panne !
Les vis cassées du collecteur d'échappement enfin extraites de la culasse... Mais c'est pour le turbo que nous nous sommes le plus inquiétés, avec son vilain sifflement après remontage...
Dans le petit nid qu'Elsa et Quentin ont aménagé, nous pouvons nous abriter et nous régaler d'un bon plat de pâtes après cette première journée éprouvante

Mauricio qui vit à Chiloé, c’est Felix, rencontré du côté de Santiago, qui nous avait donné son contact. Bizarrement, c’est seulement à 50 kilomètres de chez lui que Pépère nous fait le coup de la panne. Un coup de chance car Mauricio nous accueille chaleureusement dans sa maison tandis que Pépère est laissé à l’abri, entrailles ouvertes, chez Nelson, ami de Mauricio et propriétaire de quelques Toyotas destinés à en découdre avec les mauvais chemins chilotes. Des personnes au grand cœur qui nous rappellent qu’il est bon d’être entourés dans les galères mécaniques ou pas. Ni une ni deux, nous prenons le bus pour la grosse ville la plus proche, Puerto Montt, à 3h30 de là, déposons notre turbo malade qui sera envoyé dans la foulée à Santiago et nous rentrons sur l’île que Mauricio nous fait un peu plus découvrir et apprécier. 

Impossible de boire la tasse car le maître nageur veille !
Pêcheurs chilotes
Chiloé nous offre un beau coucher de soleil pour notre première nuit sur l'île. Nous aurions bien aimé que ça dure !!

La face maritime de l'Île de Chiloé ? Découvrez nos photos dans l'album

Nous avions pris le temps avec Elsa et Quentin d'aller voir des pingouins dans le Nord-Ouest de l'île. Entrainés par un courant marin vers le Nord, ils quittent des terres plus australes pour creuser des sortes de terrier où ils viennent nicher de décembre à mars. Leurs petites silhouettes, faut dire qu'un goéland est presque plus haut qu'eux, se détachent des brumes et nous pouvons les voir de loin se dandiner maladroitement sur les roches du bord de mer tandis que Quentin, avec son drone, fait de superbes images en se rapprochant plus près. Dommage que le nôtre se soit définitivement crashé sur le Salar d'Uyuni ! Après une nouvelle récolte de mûres avec Elsa et quelques centaines de grammes de confiture plus tard, nous prenons la route pour les églises traditionnelles de Chiloé qui font la fierté des habitants de l'île. Nos pérégrinations à travers le patrimoine culturel des chilotes s'arrêtent là lorsqu'un nouveau bruit apparait et nous plonge la tête dans le moteur. 

En route pour mieux découvrir Chiloé et ses petits villages de marins !
L'église de Colo est une des églises de l'île classé à l'Unesco







Des bateaux aux églises, tout est dans le travail du bois !
Sur les routes chilotes (maritimes ou non) avec Elsa et Quentin

Mais Chiloé, c'est aussi "Chiloé, culture bois", 
album dans lequel vous trouverez plus de photos !

Le temps passe tandis que nous savons notre turbo entre de bonnes mains à Santiago. Nous le sommes aussi et Mauricio nous invite à l'anniversaire de son père où se rassemble toute sa famille. La tablée est grande et la chaleur du moment vient autant de toutes ces personnes rassemblées que des grandes lampées de vin chilien bien évidemment et des délicieuses bouchées de viande du traditionnel asado. Nous retenons bien les conseils de cuisson de la viande. Sans surprise, elle est impeccablement cuite et sans surprise nous sortons de table le ventre bien gonflé ! Nous ne pouvons pas dire que nous allons manquer de réserves pour la suite et il va sûrement nous en falloir car avant de rentrer pour l'été en France, nous allons avoir droit aux débuts de l'hiver en Patagonie ! Alors que Pépère est à l'arrêt et que n'aimons vraiment pas ça, cela ne nous empêche pas de cogiter à son organisation automnale pour nos installer dans nos quartiers chauds tandis que la tente de toit va servir de nouveau de rangement pour ce que nous n'utiliserons plus pour sûr les deux prochains mois. 

Pingouins de Humboldt et de Magellan viennent nicher sur les ilots de la côte nord de Chiloé
Tandis que certains triment, d'autres rament !
Mais Martin reste vif !
Tandis que Monsieur le cormoran reste dans le vent

La voiture à l'arrêt, nous voyons le temps qui passe et profitons d'être chez Mauricio pour nous mettre en jambe à travers les rues de Castro, pour une raison ou une autre. Dans tous les cas, nous n'oublions pas nos Gore-Tex et le parapluie car les giboulées de mars, il n'y a pas besoin d'être dans l'hémisphère nord pour y avoir droit. Nous relativisons par rapport au temps qu'il nous reste en Amérique du Sud et nous ferons ce que nous pourrons faire, sans regret car notre retour en France s'annonce être une étape très positive et sera l'occasion de prendre un nouvel élan. Il existe peut-être un temps pour voyager, un temps au bout duquel nous sentons spontanément que nous voulons commencer autre chose. Ça fera quatre ans bientôt que nous sommes sur les routes, à vivre dans une voiture et à faire caca dans les bois comme dirait Katia ! Il nous tarde d'avoir un chez nous, au Canada, et cela même sera le commencement d'un nouveau voyage ! 

Ambiance chilote !
Restauration de bateaux
Les fameux Palafitos de Castro, les pieds dans l'eau !

Et avant de quitter l'île de Chiloé, retrouvez nos dernières photos dans notre album 
 
Une fois le turbo récupéré, nous n'avons plus qu'à nous y mettre ! Mais nous avons le pas lourds en nous rendant à la maison de Nelson car nous avons perdu du jus dans cette dernière réparation de laquelle nous ne voyons pas le bout. Mais chaque fois que Nelson vient mettre un nez dans le moteur avec nous, cela nous aide bien à garder le sourire, d'autant plus que nous travaillons sous le toit de tôle de son hangar ! Une chance ! Il vaut mieux car ce ne sont pas les vis qui nous portent bonheur ! Des deux vis cassées du collecteur d'échappement, nous ne comptons plus celles qui nous ont pété entre les doigts ces derniers jours. Cela nous fait jurer avant tout puis nous ralentit dans nos travaux mécaniques. A chaque fois, c'est un nouveau défi, pas vraiment bienvenu, pour extraire le fameux petit bout qui bloque tout ! Mais nous nous en sortons bien. Il ne restait alors plus qu'à régler cette satanée fuite d'huile à la sortie du turbo, ce qui nous a demandé quelques essais non concluants avant d'y arriver, enfin ! Il ne nous reste plus qu'à donner un coup de main à Mauricio sur le sien, remercier comme il se doit nos hôtes et nous allons pouvoir reprendre la route bientôt, direction la Patagonie !! Nous avons hâte !

Hasta pronto !

Les Galopères.